Voici une pratique des notions les plus essentielles lorsque l’on danse. Les 3 relations naturelles que vous devez absolument expérimenter (les 3 R !!! ) viennent d’une recherche en danse contemporaine sur ce qui se joue réellement lorsque l’on se met en mouvement

Les 3 Relations en danse
Les 3 relations naturelles que vous devez absolument expérimenter

Comme je l’ai déjà défini, la danse est un jeu de plusieurs facteurs mis en conscience. C’est aussi “tendre vers”, ce qui signifie se mettre en relation de par mon corps intérieur aux éléments de l’espace extérieur. Et en retour, je suis bougé par ce qui se passe à l’extérieur. (la musique, mon partenaire de danse, la lumière, l’espace et les objets médiateurs de mouvements…)

Nous allons ainsi examiner au cours de cet article comment guider une séance sur les 3 relations naturelles du corps en mouvement.

  • 1- Relation à la terre, au sol / identifier ses appuis au sol
  • 2– Relation à l’air, au gaz / la densité d’un gaz, volatilité / densité
  • 3– Relation d’une partie de mon corps avec une autre partie de mon corps

La première des 3 relations naturelles que vous devez absolument expérimenter est la relation à la Terre, la relation de vos appuis avec le sol.

Pour commencer cette séquence d’exploration de danse improvisée, il est préférable de commencer dans une position assise, avec les mains en contact avec le sol. 

Ainsi, la relation à la Terre, me permet d’une part de renforcer la conscience que j’ai de mes appuis, et d’autre part me donne de l’information sur ma structure posturale. Sans appuis au sol, nous ne pourrions nous déplacer. Ce sont les appuis qui par l’action de pousser et/ou repousser créer la possibilité de me déplacer dans l’espace de danse.

La marche en est l’exemple le plus facile à appréhender. Si je ne repousse pas le sol avec mon pieds, je suis figé sur place. Encore que les autres relations énoncées ici jouent toutes un rôle en simultanées.

En relation à la terre, assis, les mains en contacts avec le sol. 

Je me focalise en premier dans une forme plus ou moins statique. Et tout en conservant une forme de respiration corporelle (je ne suis pas une statue sans vie !) Je suis à l’arrêt mais je ne suis pas figé. J’observe par mes sensations physiques, comment sont organisés mes appuis au sol. Et dans quelle mesure sont-ils fort ou plus faible.

Il y a les points de contacts, et les surfaces plus ou moins étendues de mon corps qui touchent le sol.

Plus la surface de contact sera grande et plus j’aurai de stabilité

En pliant légèrement les bras, et notamment les coudes, je constate que mon corps résiste à l’attraction terrestre.  Je ressens ainsi le poids, et les diverses masses de mon corps. Aussi, il me devient facile dans cette posture, d’observer les différences de mesures d’intensités que mes appuis ont avec les points et surfaces de contact avec le sol.

Quand je touche un endroit précis, cela me donne l’information que je suis précisément ici, et pas ailleurs. Je relie simplement ma pensée à mes sensations de corps. Je peux ainsi voyager en conscience dans chaque infime partie de mon corps.

Ensuite, par un jeu de résistance, je contrôle mes bras dans un relâché. Ma descente vers le sol est lente et maitrisée

Puis par le repousser et le pousser du sol, je change mes appuis, et mes points et surface de contacts. Alors j’observe ce qui me touche , et ce que je ressens. 

Au cours de la séance, j’encourage mes élèves à garder un mouvement perpétuel. Je me transforme en permanence grâce aux appuis, et à mes actions basiques de pousser, repousser, relâcher, et résister

La danse va naitre juste avec cet aspect fondamental de ma relation à la Terre, au sol, à mes appuis. 

Alors lorsque l’on se focalise essentiellement sur ses appuis au sol, on oublie la forme et par conséquent tous les stéréotypes de mouvement que l’on aurait pu intégrer disparaissent. 

La forme devient secondaire car, je ne me focalise plus sur ce que je peux montrer au spectateur, mais bien sur mes sensations physiques intérieures.

Lors de cette séquence dansée je ne lâche pas les élèves. J’énonce en permanence la consigne afin qu’ils restent focalisé sur les sensations avec les contacts de points, et de surfaces. 

De temps en temps, je demande un stop, et stimule leur conscience à l’observation des divers appuis qui sont en jeu. L’arrêt doit être immédiat, peu importe la posture dans laquelle ils arrivent. 

Aussi, il est essentiel de mettre en lumière l’intention de se maintenir dans cette forme acquise par l’élève. L’appui me renvoie à une forme de résistance et de maintient général du corps dans cette forme. 

Puis, nous pourrons aborder, selon l’âge de l’enfant, quelles sont les parties de mon corps qui ont un appuis sur une autre partie de mon corps. Je peux très bien changer la posture d’une épaule vis à vis de la tête, et de la cage thoracique.

Cela nous permet de comprendre comment les différentes parties de notre corps s’ajustent entre elles dans le mouvement.

Et sans transition, et surtout sans arrêt de la part des élèves, j’ ajoute la deuxième consigne !!! 

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La deuxième des 3 relations naturelles que vous devez absolument expérimenter est la relation à l’air, au gaz.

Il y a des gaz lourds, et d’autres plus léger et très volatile. Selon la science physique, un gaz a tendance a prendre toute la place qu’il a à sa disposition. Un gaz dense et lourd se répandra plus lentement et remplira l’espace par le bas. Alors qu’un gaz plus léger remplira tout l’espace à sa disposition en un instant.

C’est alors que nous allons changer de plan de conscience de notre mouvement. Nous allons ainsi commencer à explorer des mouvements dans l’air. 

Les meilleurs verbes d’actions pour cette étape sont les mots dessiner, tracer, s’envoler. C’est alors que les extrémités du corps, mains, pieds, tête semblent devenir moteurs du mouvement. Or ils sont inter-reliés avec les appuis au sol. 

Dans ce cas, je fais en sorte que le mouvement de mes extrémités soient une conséquence de la pousser de mes appuis dans le sol.

Il y a une impulsion du mouvement, une résonance qui traverse mon corps et qui créer un chemin , et il y a une fin qui va vers un stop.

Et cette fois, j’ai deux consignes en même temps. Bien sûr je ne pense qu’à une seule chose à la fois, mais ma perception sensorielle me permet d’en changer extrêmement vite. 

Lorsque vous serez en séance avec les élèves, vous verrez aisément, si un enfant est focalisé sur ces sensations ou s’il se focalise sur une idée de mouvement. La plupart du temps dans le second cas, vous pourrez observer une légère chute non maitrisée, ou une maladresse dans l’enchainement des  mouvements. Faites lui part de votre observation sur l’instant. Et favoriser son attention sur les consignes simples. 

Invitez les élèves à explorer les appuis debout.

Souvent un élève de danse qui se retrouve sur ses deux pieds, se sent beaucoup plus limité que lorsqu’il est au sol. Demandez-leur de passer jusqu’à la position debout, et de revenir au sol lentement avec le moins d’effort possible. Cela implique de trouver un chemin plus long dans la remontée et dans la descente; et donc de passer par des formes nouvelles. 

Et s’ils le font en même temps ensemble à chaque fois, dites leur qu’ils sont libre de changer de niveaux quand ils le sentent. 

J’aime aussi, leur parler des formes “bizarres” qu’ils traversent. Le “bizarre” étant une perception de la nouveauté. Tout ce qui est nouveau est au premier abord “bizarre”, mais avec l’habitude cela devient normal. Imaginez un danseur de Hip hop débarquant dans un bal en 1950, l’effet que sa danse aurait sur les autres danseurs !!!

Alors je les invite à passer par des formes les plus bizarres possibles.

Cela leur permettra d’accepter leur différences, et de se lâcher dans leur danse. Si tout le monde est bizarre alors je peux y aller à fond, personne n’osera se moquer de moi !

Une fois l’exploration simultanée de ces deux consignes (relation au sol, et relation à l’air) aura été traverser quelques minutes par les danseurs, je lance la dernière et troisième consigne.

Encore une fois, faites en sorte qu’ils continuent à danser, pendant que vous leur énoncez la consigne de relation de corps à corps.

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La troisième des 3 relations naturelles que vous devez absolument expérimenter en danse est la relation d’une partie de mon corps avec une autre partie de mon corps.

Une partie de mon corps discute avec une autre partie de mon corps. Ma main peut être en relation directe avec ma bouche. Ma main peut s’éloigner ou se rapprocher de ma bouche, comme ma bouche peut être le sujet de ce même mouvement. Bien que sur le mouvement en soi n’est pas identique. Car le corps s’organise différemment.

C’est alors que je stimule les possibilités chez l’élève: 

  • Un genou discute avec un coude.
  • Mon bassin ( mes fesses: les plus jeunes rigolent à chaque fois ! 🙂 ) discute avec ma tête. 
  • Ma main gauche s’amuse avec ma main droite.
  • etc…

Vous pouvez en trouver d’autres, mais celles ci sont déjà de grands challenge pour les danseurs débutants. En effet cela les poussent à explorer l’équilibre sur un pied, ou encore sur un pied et une main.

Et n’oubliez pas que les trois consignes se jouent en simultanées. Notre attention change de focus aussi vite que nos systèmes nerveux nous le permettent.

En conclusion de cet article sur les 3 relations naturelles que vous devez absolument expérimenter.

Vous pouvez tenir les enfants quinze à vingt minutes en haleine sur cet atelier. Et là, vous serez surpris de voir l’évolution des danses, mais surtout de leur état modifier de conscience.

En générale, ils ne se souviennent pas des formes qu’ils ont traversés. Mais ils intègrent très bien les sensations corporelles qu’ils ont pu vivre.

De plus, ils auront pu vaincre des peurs latentes vis à vis du regard de l’autre, de la critique. Ils s’affirment de par leur propres ressentis intérieurs, et ensemble.

Cela évite aux enfants de danser selon des codes pré-établis de danses propulsées par les médias sociaux; qui pour ma part sont pour la plupart du temps une excentricité du nombril; et sans parler des danses à caractères sexuels que l’on peut voir chez les stars actuelles.  Je ne dis pas que ces stars de la pop music ne savent pas danser. Mais leur esthétique de danse reste un peu limitée quant au message qu’elle font passer !!! non ?

!!! Une dernière chose importante !!!

Pendant la séance vous devez rester extrêmement vigilante dans le rôle d’ange gardien pour la sécurité des élèves.

Attirez leur attention sur ce qui les entourent. Et plus particulièrement sur la présence des autres afin qu’ils ne se heurtent pas violemment. Cela a aussi pour effet de développer l’ouverture périphérique du regard.

Et pour finir la séance.

Reprenez le cercle de mise en disponibilité et demandez 3 mots à chaque élève en relation à leur vécu respectif. Vous pouvez les notez dans un carnet, pour écrire un texte sur la danse en classe.

Et le plus important, c’est une façon d’ancrer en leur mémoire leur ressentis. C’est leur permettre de créer petit à petit du vocabulaire de danse. Du vocabulaire linguistique, et du vocabulaire de mouvements dansés.

Merci d’avoir lu cet article.

J’espère que cet atelier vous a aider en tant que guide d’une séance de danse libre et créative.

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