Combien de fois j’ai entendu cet argument sans appel, “La danse, c’est pour les filles ! “ sortir de la bouche de garçons. Pourquoi en est-il encore ainsi de nos jours dans l’inconscient collectif de la masse masculine?
L’éducation des garçons est depuis des centaines d’années basée sur le développement de la force, et de la puissance de la volonté à ne jamais plier devant l’adversité. Un garçon se doit être fort, autoritaire, puissant, et compétitifs. Voilà une culture de l’ego au détriment de l’être émotif, et empreint de sensations que nous sommes tous.
La danse, c’est pour les filles, un argument sans appel
Savez-vous qui est la première personne à avoir danser sur une scène de spectacle ?
Allez ! Je vous donne un indice, par cette petite charade.
- Mon premier est majestueux.
- Mon deuxième est une étoile.
- Mon troisième est une monnaie ancienne.
- Mon tout est le quatorzième du nom.
Je vous laisse chercher un peu, le temps de dérouler les preuves qui devront vous révéler la vérité sur l’histoire de la danse et des peuples.
La danse est née avec l’humanité.
Les découvertes archéologiques nous ont fait découvrir des merveilles au creux des grottes, datant de la préhistoire.
Ainsi, nous avons pu observer des peintures rupestres de personnages sur les parois des grottes. Au cotés des animaux, des personnages armés de lances sont représentés dans une verticalité et avec une jambe pliée. Mais le genou plié et le pied positionné près de la jambe d’appuis nous laisse penser qu’il n’est ni en train de fuir, ni en train de reculer de peur.
Il est impensable de croire qu’il ne fait autre chose que de célébrer sa chasse avec une danse.
Cette posture répétée est un pas de danse qui nous fait tourner. C’est bien une danse en pivot sur la jambe d’appui et un pas de “patinette” pour repousser le sol. Une séquence de danse de couples bien pratiquée dans les danses traditionnelles ou dites folks. D’ailleurs le terme anglais “folks” signifie “peuple”. ( “That’s all folks”)
Les danses populaires sont elles essentiellement réservées aux femmes?
Il est évident que non ! De même, qu’il existe des danses populaires réservées exclusivement aux hommes.
Pour l’anecdote, le tango argentin serait une danse de couple inventée par les hommes qui dansaient ensemble. Et dans ce cas, la virilité n’est aucunement exclu.
Dans toutes les cultures, les danses populaires permettent les rencontres entre les hommes et les femmes.
Il y a les danses des hommes, il y a les danses des femmes, et il y a les danses de couples. Les danses en rondes, et en chaines sont généralement structurées par l’alternance homme, femme, et ainsi par la succession de couples de danseur. Il arrive dans certaines danses où un rang d’homme fait face au rang des femmes. A vrai dire toutes les combinaisons chorégraphiques sont possibles.
Les hommes ont toujours dansés, avec ou sans les femmes.
Avant de revenir à notre petite devinette , il est intéressant de savoir que la scène de spectacle n’était réservée qu’aux hommes, et il n’y a de cela que deux siècles et demi.
Les hommes de théâtres jouaient les rôles de femmes sous couvert de déguisement grotesques.
Et les femmes ne pouvaient se montrer sur scène, dans un ballet.
Mais là, je vous parle de la haute société des nobles qui affichait leur pouvoir, et de surcroit masculine.
Ce ne fut jamais le cas dans les bals populaires, et la mixité est toujours de mise.
Alors, avez-vous trouvé la réponse à notre petite charade?
- Mon premier est majestueux.
- Mon deuxième est une étoile.
- Mon troisième est une monnaie ancienne.
- Mon tout est le quatorzième du nom.
C’est le « Roi Soleil », Louis XIV.
Il est fou de danse, et excellent danseur.
La première danse sur une scène se passa au château de Versailles. Il ordonna une chorégraphie à son maitre de ballet, ou lui même incarnat le soleil au centre de l‘univers et entouré des planètes. Il exécuta une danse de ballet, avec des mouvements de jambes et de pieds très techniques.
Ensuite, il ordonna à son maitre de musique Lully d’inclure dans ses compositions des musiques pour la danse.
La danse de ballet était née, avec l’Opéra ballet, et deviendra par la suite la danse classique, encore enseigner aujourd’hui dans les conservatoires selon des codes et des techniques bien précises. D’ailleurs, tous les termes techniques des pas utilisés sont en langue Française, même à l’étranger.
“La danse, c’est pour les filles”, un argument sans appel.
Un jour, alors que je démarre un projet de danse à l’école primaire avec une classe de CM2, un garçon refuse catégoriquement de se joindre au groupe.
Je parle un peu avec lui en aparté, afin de chercher à le motiver. Mais son argument est sans appel, “La danse, c’est pour les filles”.
Dans un premier temps, j’accepte son positionnement, et je lui demande de s’asseoir sur le coté de l’espace de danse, avec la consigne de bien observer les autres. Ainsi, je ne l’exclus pas pour autant, et je lui dis qu’il peut se joindre à nous quand il veut.
Je démarre l’activité avec la classe, et régulièrement je lui montre que je fais également attention à lui, et afin de vérifier qu’il observe ce qui se passe.
Ce garçon ne nous lâche pas du regard.
Je continue la séance avec une proposition de danser à deux, puis par petits groupes de quatre. Je le regarde à nouveau et lui rappelle qu’il est le bienvenu.
De voir les autres enfants s’amuser dans la joie de se mettre en relation dans une dynamique de découverte et d’exploration du mouvement dansé, il finit par lâcher prise sur sa croyance limitante. Il se lève, entre dans un groupe et se met à danser avec les autres.
La danse, une transformation de vie intérieure.
Quelle gratitude je ressens encore aujourd’hui de pouvoir apporter la possibilité à nos enfants, filles et garçons, de pouvoir s’exprimer et de se transformer de l’intérieur.
Grâce à la danse, la créativité qui s’exprime pour chacun d’eux, et pour chacun de nous, nous rend plus libre. Nous apprenons à nous connaitre, et à cultiver notre énergie de coeur, cet amour inconditionnel, que nous pouvons faire circuler en nous-même et vers les autres.
Que nous soyons une femme ou un homme, nous sommes des êtres de sentiments, d’émotions, et de relations.
Nous connaissons cette maxime philosophique “je pense, donc j’existe”.
Mais pour nous émanciper encore d’avantage, comprenons l’importance de celle-ci :
“Je danse, donc je vis”
Je citerai Vicki Baum, pour clore cet article: “Il existe des raccourcis vers le bonheur, et la danse en est un. “
Aussi, il est un besoin urgent de reprendre notre éducation en main, et de transmettre à nos enfants des valeurs sociales et interpersonnelles où l’amour est au centre de tout.
Alors dansez, et permettez à nos enfants d’en expérimenter les vertus.
Pour en découvrir d’avantage sur les vertus de la danse, vous pouvez lire cet article.
Merci d’avoir lu cet article jusqu’au bout.
Je vous laisse vous exprimer à ce sujet en commentaire, et ainsi faire profiter aux autres de vos expériences en la matière.